Pâtures oubliées

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PORTRAIT 

Vador, Myrtille ou Joli Cœur, ce sont les noms des Bretonnes pies noirs qui broutent paisiblement face à la mer, entourées de Guêpiers d’Europe, sur les pâtures protégées du conservatoire du littoral à Saint-Jean-Trolimon.

C’est ici, dans le Pays bigouden, que Yohan et Amélie ont choisi de poser bagages après avoir sillonné la Bretagne. Ils sont à la barre de « Pâtures oubliées », une ferme à taille humaine, où ils élèvent des moutons et des bovins de races rustiques, avec une attention particulière portée au bien-être animal et au respect de la biodiversité.

 

Quel vent vous a porté dans le Pays bigouden sud ?

Yohan – C’est en faisant une colo à Kerlaz que j’ai découvert le Pays bigouden sud, j’ai trouvé l’endroit sympa ! J’ai d’abord travaillé dans l’agriculture conventionnelle, j’ai aussi été éducateur canin, mais même si ces métiers n’étaient pas faits pour moi, il y a eu du bon à prendre dans toutes ces expériences. On a vadrouillé, on a vécu dans le Léon, puis dans les Monts d’Arrée, on venait en Pays bigouden pour les vacances parce qu’on aime beaucoup cet endroit, et puis un jour on s’est dit « pourquoi pas ! »

Amélie – Je suis originaire de la côte d’Opale. J’ai travaillé un peu dans la restauration, puis, quand on est venus s’installer dans le Pays bigouden sud j’ai d’abord tourné des crêpes. Le projet de « Pâtures oubliées » n’est pas né d’un coup, l’idée mûrissait au fil du temps. Et puis, à un moment, on s’est lancés !
Ici, il fait bon vivre, il y a une solidarité entre les habitants, c’est un territoire avec beaucoup d’initiatives. C’est très dynamique et à Pont-l’Abbé il y a tout ce qu’il nous faut, on n’a pas besoin d’aller plus loin finalement !

Pâtures oubliées : pourquoi ce nom ?

C’est pour toutes ces vieilles parcelles qui ont été exploitées puis oubliées. Il y a plein de petits endroits, comme des sous-bois, dont personne ne veut car les rendements ne sont pas à la hauteur. On a fait le choix d’utiliser ces terrains et d’élever nos animaux sur ces parcelles, avec la volonté d’avoir un élevage au plus près du naturel. On a 130 brebis, 13 vaches, 8 bœufs. Nos choix se sont portés sur les moutons landes de Bretagne et la race bovine Bretonne pie noir. Ce sont des races rustiques locales et adaptées au climat d’ici. Les brebis landes de Bretagne n’ont pas de maladies de pieds par exemple car ils sont parfaitement adaptés à l’humidité du sol de ces terrains. Nos animaux ne mangent pas de céréales mais tout ce que leur offre la nature. Ils « mangent en 3D » c’est-à-dire qu’ils mangent le lierre en hauteur, le jonc, et toutes sortes d’herbes, et cela se ressent dans le goût de la viande. En utilisant ces pâtures, on permet aussi la gestion du patrimoine naturel, mais il faut être très patient avec ces terrains, car le rendement est plutôt faible.

Comment bénéficiez-vous de ces zones de pâturages ?

Le Conservatoire du littoral nous loue des terres ainsi que certaines mairies. On loue également quelques hectares à des particuliers. En tout, cela représente environ 120 hectares. Les terrains du Conservatoire du littoral sont loués sous conditions, il y a un cahier des charges à respecter. L’agriculture doit être respectueuse de l’environnement. L’objectif est de concilier production agricole et préservation des milieux naturels.

Notre activité permet d’entretenir les paysages et également de maintenir la biodiversité : sur ces parcelles, on remarque d’ailleurs un retour du guêpier d’Europe, il y a une douzaine de couples actuellement, alors qu’il y a huit ans, il n’y en avait aucun !

Quelle est votre clientèle ?

On écoule nos colis d’agneaux et de veaux en vente directe uniquement. Notre clientèle s’est faite par le « bouche-à-oreille » principalement et on a nos habitués. On vend également notre viande à certains restaurateurs, comme « Entre nous » au Guilvinec.

Certains habitués nous disent qu’ils viennent chez nous car ils retrouvent dans notre viande « le goût de leur enfance ». La viande est très tendre, avec un goût parfois surprenant, c’est un peu comme une addiction : une fois qu’on y a goûté, on ne peut plus s’en passer !

Le fait que nos animaux soient élevés de manière 100 % naturelle, en bénéficiant d’un « engraissement littoral », sans manger de céréales et sans traitements, joue beaucoup sur le goût. Autre paramètre important pour la qualité gustative de nos viandes, nos animaux n’ont pas une vie stressante. Il y a quatre facteurs de réussite pour une bonne viande : la race, l’alimentation, le travail du boucher et la cuisson. On maitrise les trois premiers facteurs, et la cuisson, elle, nécessite d’être beaucoup plus lente que pour la viande que l’on peut trouver dans la grande distribution.

Quelles sont les valeurs qui vous tiennent à cœur ?

C’est important pour nous de transmettre un héritage sain pour les générations futures, pour nos enfants, et le choix de travailler en bio nous a paru évident. Avoir une bonne alimentation, c’est fondamental pour être en bonne santé. On croit en une démarche responsable qui respecte l’animal, en laissant le temps nécessaire à la nature, sans chercher à tout prix à produire en grande quantité.

Quand on regarde le prix au kilo, la viande que l’on propose n’est pas forcément plus chère que dans la grande distribution et finalement, les éleveurs comme nous font travailler plus de personnes avec la vente directe.

Quel est l’aspect qui vous passionne le plus dans votre métier ?

Ce qui nous plaît le plus c’est le fait de travailler avec le vivant, on est toujours au contact des animaux, et nous aimons aussi le lien que nous créons avec les clients. Ce qui est incroyable, c’est que l’on n’a pas vraiment l’impression de travailler, on ne s’ennuie jamais et il n’y a pas deux journées qui se ressemblent !

Quelle est votre saison préférée dans le Pays bigouden ?

Yohan – Le printemps parce que tout devient vert dans la campagne, et ça fait du bien après l’hiver parfois morose.

Amélie – J’aime le côté été indien de l’automne, il y a de belles couleurs. C’est aussi le moment où l’on se repose après l’été, les enfants retournent à l’école et on allume les premiers feux ! Il y a moins de travail pour nous à cette période de l’année.

Votre lieu préféré dans le Pays bigouden sud ?

Amélie – J’aime beaucoup aller me promener autour du phare d’Eckmühl, à l’endroit de la cale, ça me rappelle les vacances, quand on vient prendre une glace avec les enfants, ce sont de bons moments.

Yohan – Moi j’adore le paysage vers l’étang de Trunvel, c’est magnifique !

Sinon, vous êtes plutôt ?

Gigot d’agneau ou plateau de fruit de mer ?
Plateau de fruits de mer, on mange beaucoup d’agneau déjà, alors même s’il est très bon, ça fait du bien de varier !

Plutôt plage ou campagne ?
Nos champs donnent sur la plage, on a la chance de pouvoir profiter des deux.

Les conventions temporaires d’usage agricole

Certaines pratiques agricoles sont très favorables à la conservation de la biodiversité et des paysages. Au travers de conventions agricoles, le conservatoire du littoral et la communauté de communes, confient partiellement la gestion de certains des terrains à des agriculteurs. 

• Le conservatoire du littoral reste propriétaire, fixe les grandes orientations de protection au travers un cahier des charges agricoles.
• La communauté de communes, en tant que gestionnaire local, est signataire de la convention avec l’agriculteur, veille au respect des engagements et assure le lien avec le conservatoire.
• L’agriculteur s’engage à exploiter les parcelles de manière compatible avec la préservation des milieux naturels : souvent en pâturage, sans intrants chimiques ni labour, en respectant les périodes de nidification, etc.

Ces conventions ne confèrent aucun droit réel sur le terrain, mais offrent un cadre légal pour maintenir une activité agricole tout en garantissant la préservation du patrimoine naturel.

  • 11 agriculteurs
  • 450 ha : surfaces concernées sur le territoire du Pays bigouden sud

> En savoir plus

Pâtures oubliées

Kerinval – 29 120 St-Jean-Trolimon

paturesoubliees@outlook.fr // paturesoubliees.bzh/

Crédits photos : Claire Marion / L. Gloaguen

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