Julien Turbié
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PORTRAIT – Julien Turbié
Graphiste, artiste peintre, virtuose de la tablette graphique et spécialiste de la couleur, Julien Turbié manie aussi bien le pinceau que le stylet. Né à Paris, il est aussi Bigouden de cœur. Enfant, il a passé toutes ses vacances à Loctudy dans la maison de ses grands-parents, où il réside depuis trois ans.
C’est ici qu’il met en couleurs des personnages de films d’animation. Chef coloriste du dessin animé français Totally spies, diffusé dans le monde entier, cet ancien coordinateur au Samu social de Montrouge, troque volontiers sa tablette graphique et ses héros de dessins animés et fait de la Bigoudène, sa nouvelle muse.
Pourquoi avez-vous quitté l’émulation des studios parisiens pour vous ancrer dans le Pays bigouden ?
Je me suis réfugié en Bretagne pour le confinement puisque c’est le fief familial. Ma maman un peu vieillissante, j’ai préféré rester. Mon réalisateur ne voyait pas d’inconvénients à ce que je ne sois pas dans les studios à Clichy et je pouvais tout chapeauter à distance. Je ne suis plus reparti.
Paris-Loctudy, c’est toute ma vie. Ma famille est très ancrée à Loctudy. Mes grands-parents, Jeanne et Robert Bluteau, étaient connus pour leurs poèmes, livres, et peintures. Certaines de leurs œuvres sont exposées à la mairie. En réalisant la fresque murale de l’école Saint-Tudy ou celle des Viviers de Loctudy, je laisse aussi, comme eux, mon empreinte dans la commune.
Comment abordez-vous le travail à distance ?
Tout peut se faire en télétravail y compris dans mon domaine centré sur les techniques numériques. Cela implique d’avoir une bonne connexion, une webcam, une plateforme sécurisée pour partager les fichiers avec mon équipe et le tour est joué !
Avant, on avait un papier et un crayon et on recevait tout sous forme de scan. Maintenant, je reçois des fichiers numériques en noir et blanc. Je sculpte les ombres, les lumières et les couleurs. La tablette graphique offre un champ de créativité infini pour créer et trouver des couleurs de peau ou de cheveux, les bons tons pour des robes, etc. Tout cela peut se faire assez facilement à distance.
Aujourd’hui, j’ai trouvé un équilibre loin des studios parisiens, même si cette émulation me manque parfois. Le travail à distance m’offre la liberté et la sérénité. Je suis en phase avec ce que je fais et qui je suis.
Quels sont vos nouveaux projets ?
Mon dernier projet dans l’animation m’a demandé des mois de travail exclusifs. Ce dessin animé en cours de diffusion, j’ai décidé de me consacrer à une autre de mes passions : la peinture.
Toiles, fresques murales, panneaux signalétiques, logo, illustrations, etc. J’ai plusieurs cordes à mon arc, mais le pinceau m’a beaucoup manqué ces derniers mois. Travailler les effets de matières, donner du relief, toucher, retrouver un peu de réalité après des mois passés derrière mon écran me réjouit ! Quelques expositions sont prévues à partir du mois de juin dans le Pays bigouden.
Je fais aussi partie de l’association « Arts in Loc » des artistes de Loctudy, cela me tient beaucoup à cœur. Il y a beaucoup de gens talentueux et sympathiques ici. Je m’y sens bien et utile.
Où puisez-vous votre inspiration ?
Je la puise essentiellement dans la culture bretonne. J’aime transposer ses symboles en utilisant les codes créatifs actuels. La Bigoudène m’inspire et me passionne. Cette muse des temps modernes a su s’adapter au monde. Elle devient une icône, avec sa coiffe qui lui donne une allure hors du commun.
Je la peins dans tous ses états, dans des scènes de vie, dans l’actualité. Je la modernise, la rendant tout à tour sportive, féminine, déterminée, engagée, branchée, mais toujours avec une touche d’humour. C’est l’ingrédient indispensable de ma peinture.
Elle va dans l’espace, elle fait les crêpes les plus hautes du monde, elle n’hésite pas à prendre les platines sur fond de paillettes, à se rendre au radio lavoir ou encore à rejoindre la brigade des nurses. Je m’amuse de cette muse jusqu’à lui dédier une exposition 100 % bigoudène !
Avez-vous des coups de cœur à partager ?
La chapelle de Lambour à Pont-l’Abbé. Je suis fasciné par ce lieu à ciel ouvert et la puissance qu’elle dégage.
La plage de Kervilizic à Loctudy est ma madeleine de Proust. Cette petite plage familiale est bien connue des locaux. Elle a tout pour plaire. Il y règne une ambiance particulière et chaleureuse. Tout le monde se connaît et c’est un spot idéal pour ramasser les petits cochons. Mais ça reste entre nous !
Sinon, vous êtes plutôt ?
Paris ou Loctudy ? C’est la question que ma grand-mère me posait. J’ai toujours refusé d’y répondre. Je ne peux pas choisir. Je suis clairement citadin, mais tellement attaché à Loctudy.
Toile ou tablette ? Pinceau ! J’aime le contact avec la matière et les volumes. La peinture, c’est onctueux, noble et chaud. Je ne ressens pas la même émotion derrière un écran.
Crêpe ou Kouign ? Mon cœur balance, mais la kouign est unique. Personne ne peut nous la piquer. C’est une véritable tuerie !
Julien Turbié
Julien Turbié
06 85 82 80 00
// j.turbie@gmail.com // Instagram // julienturbie.com
Crédits photos : Marine Gounant – Eva Cleret – Alexandre Lamoureux – Julien Turbié
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