Après avoir voyagé dans le monde entier, vous ne choisissez pas le Pays bigouden sud par hasard ?

J’ai grandi à Pont-l’Abbé et commencé mon cursus dans le tourisme à Quimper puis je suis partie étudier à Londres. Ensuite j’ai parcouru le monde d’Istanbul à Téhéran en passant par Tokyo, New-York et Paris. Las de cette vie trépidante à travers les continents, j’avais besoin d’un retour aux sources et à la simplicité. Je suis venue passer des vacances à Lesconil et n’en suis pas repartie. Ma famille y est installée depuis 9 générations, c’est dire mon attachement !

Avec des ancêtres meuniers, une maman qui tenait une confiserie chocolaterie, j’ai toujours baigné dans les senteurs. Granit, c’est la suite logique de mes expériences olfactives.

Pourquoi la bougie ?

En souvenir de ma première bougie parfumée créée sous le nom de Nilufar après un voyage en Iran dans les années 2000. C’est un produit simple et sans artifice. J’ai choisi de travailler avec de la cire minérale pour une meilleure diffusion des effluves, des mèches de coton et un pommadier ambré à l’allure épurée.

Toutes mes matières premières sont 100 % françaises ; les fragrances sont élaborées à Grasse, le contenant recyclable, est fabriqué localement et je fais partie du syndicat des ciriers en France grâce à une collaboration avec le premier cirier de bougies d’Église, basé en Bourgogne.

Mes bougies plaisent beaucoup aux gens du coin, mais aussi aux Bretons qui reviennent ici pour les vacances et rapportent un souvenir enivrant d’un lieu mythique du Pays bigouden sud. J’aime l’idée de pouvoir évoquer des souvenirs et nourrir l’imagination à travers un lieu et une odeur.

Comment choisissez-vous un lieu et sa senteur ?

Je ne sais pas vraiment le décrire. Au gré de mes envies ! Je m’imprègne du lieu, je sens et je ressens ce qui m’entoure pour définir la bonne fragrance. Des souvenirs d’enfance et de voyages nourrissent aussi mes inspirations.

Une note d’encens pour Tronoën, des effluves boisés pour la pointe de la Torche, une note de Jasmin pour le caractère exotique et opulent de Pors Carn ou la fleur coupée fraîche et minérale pour Eckmühl rappelant l’iode atlantique. Je cherche à traduire l’authenticité pour chaque création.
Je suis aussi friande de collaborations fortuites avec des acteurs locaux ou des marques pour qui je crée des fragrances spécifiques et des étiquettes personnalisées comme Locronan au feu de bois avec Breizh Witch ou une prochaine au lait d’Hortensia.

Une distribution sélective qui dépasse aussi les frontières ?

Je ne cherche pas la production de masse, je suis attachée au modèle artisanal, c’est pourquoi mes bougies sont essentiellement distribuées via mon site de e-commerce et auprès de quelques revendeurs locaux. Riche de mes expériences passées, j’ai la chance de pouvoir m’appuyer sur un réseau personnel pour commercialiser mes bougies dans certains points de vente à l’international et bénéficier d’une petite notoriété dans la presse spécialisée.

Un endroit préféré ?

Les rochers du Goudoul loin de l’été ! J’aime leurs formes animales sculptées dans la roche et le côté très sauvage de ce lieu. C’est une aire de jeux formidable pour nourrir l’imaginaire des enfants comme des plus grands !