Dirigeants, anticipez pour réussir la cession de votre entreprise !

La transmission peut être un sujet sensible à aborder, tant auprès de ses salariés qu’au sein de son environnement professionnel ou familial.

Cette étape est cruciale pour la pérennité de l’entreprise et peut représenter pour elle un véritable levier de développement, ainsi que pour les salariés.

En tant que dirigeant·e, vous êtes le pivot de cette transmission. Il est nécessaire d’y réfléchir le plus en amont possible et de bien préparer ce projet pour optimiser vos chances de trouver le bon repreneur et céder sereinement, au bon moment, dans de bonnes conditions.

En moyenne, une préparation bien anticipée prend de 3 à 5 ans : un laps de temps long qui nécessite de l’anticipation.

Voici les étapes et conseils à suivre pour une cession réussie !

1) Préparez-vous à céder votre entreprise

• Se préparer, c’est avant tout se poser les bonnes questions !

Qu’elles soient d’ordre personnel (est-ce le bon moment ? suis-je prêt à arrêter de travailler ?), professionnelles (à qui je souhaite transmettre ? quelle est la valeur de mon entreprise ?), ou patrimoniales (que représente mon patrimoine aujourd’hui ? quels sont mes besoins ?), elles constituent le point de départ d’une bonne préparation à la cession de votre entreprise.

• Informez-vous et entourez-vous de professionnels

Ne restez pas isolé·e ! la transmission d’une entreprise est un acte spécifique et complexe, qui demande des connaissances particulières.

Renseignez-vous, participez à des réunions d’information sur le sujet, et entourez-vous de professionnels (experts-comptables, avocats, notaires, etc.), qui sont là pour vous accompagner tout au long de votre démarche.

Ils vous aideront à optimiser économiquement, fiscalement et financièrement votre entreprise.

Et, bien en amont, appuyez-vous sur vos conseillers entreprises (CCI, CMA, Chambre d’agriculture) qui pourront vous aider à bien anticiper, à optimiser le fonctionnement de votre entreprise, à vous éclairer sur les actions à mettre en œuvre en toute confidentialité.

2) Diagnostiquer et analyser votre entreprise

• Votre entreprise est-elle prête à être cédée ?

Un état des lieux général (ou diagnostic global) de l’entreprise est nécessaire pour ensuite mettre en place un plan d’actions (plan de transmission) qui rende possible et attractive la transmission, pour le cédant et le repreneur.

Au-delà de l’aspect financier, ce diagnostic doit prendre en compte les aspects fiscaux, juridiques, techniques, commerciaux et humains !

Professionnels de l’alimentaire : réalisez un diagnostic des locaux, afin de vérifier que votre établissement respecte la règlementation hygiène alimentaire, et rassurer le repreneur sur votre outil de travail.

Seul·e ou accompagné·e par votre conseiller, la Banque publique d’investissement met à votre disposition un système efficace pour évaluer, en moins d’une heure, les points qui pourraient être bloquants et les atouts de votre projet. Remplissez le formulaire, seul·e ou accompagné·e de votre conseiller (https://prediagentreprise.fr/accueil).

• Comment évaluer la valeur de votre entreprise ?

Déterminer la valeur de votre entreprise, enjeu majeur de la transaction, va contribuer à la fixation du prix de vente. C’est un exercice difficile, basé à la fois sur une collecte d’informations propres à l’entreprise, mais aussi sur le choix de méthodes adaptées à l’entreprise.

La valeur n’est pas le prix, qui va dépendre d’éléments supplémentaires issus de la négociation (garanties, fiscalité, etc.).

Le repreneur n’achète pas un passé, mais un futur ! Faites évaluer votre entreprise à la juste valeur, et ne la surestimez pas !

Trois types d’approches sont possibles pour calculer la valeur d’une entreprise : patrimoniale, par la rentabilité, ou par le marché. Ces méthodes sont complémentaires, il est conseillé d’en utiliser plusieurs qui soient adaptées à votre entreprise.

3) Avez-vous pensé à la reprise en interne ?

Le taux de réussite des projets de reprise est nettement plus élevé lorsqu’il s’agit d’une reprise en interne, que ce soit par un membre de la famille et/ou par des salariés. Outre le fait que les financeurs soient très favorables à ce type de reprise, cela vous évitera de rechercher un repreneur, et les négociations seront bien plus simples.

Attention, c’est une piste à explorer le plus tôt possible, car devenir dirigeant ne s’improvise pas, et peut nécessiter de suivre des formations (comme celles proposées par l’École des Managers de Bretagne).

Il peut s’agir d’une transmission familiale, ou de la cession à un ou plusieurs salariés, par exemple sous forme de SCOP.

Les SCOP sont des sociétés commerciales qui associent performance économique et solidarité financière grâce à l’implication de ses salariés, associés majoritaires (ils doivent posséder plus de 51% du capital). Cette forme de transmission présente de nombreux atouts :

• Assurer la pérennité de l’entreprise
• Préserver l’emploi et les savoir-faire
• Vendre votre entreprise au juste prix
• Transmettre en douceur

Vous êtes intéressé·e ou souhaitez en savoir plus ?

Contacter l’Union Régionale des Scops 

4) Prêt ? Faites savoir que vous êtes vendeur·se !

Au préalable, il est essentiel de constituer un dossier de présentation de votre entreprise, qui doit être confidentiel et permet aux repreneurs potentiels de se faire une bonne idée de votre établissement.

Il est nécessaire ensuite de communiquer autour de votre projet : auprès de votre famille, de votre entourage proche, des personnes clés de votre entreprise mais aussi de vos clients, fournisseurs et partenaires.

Pour faire connaitre votre projet de cession, plusieurs options s’offrent à vous : vous pouvez prendre directement contact auprès de votre réseau professionnel ou personnel, publier une annonce de cession, de manière anonyme et sécurisée, sur le site www.reprendre-bretagne.fr,  (ou sur le site www.repertoireinstallation.com pour les activités agricoles), faire appel à un mandataire ou à une fédération, un syndicat professionnel ou l’association CRA (cédants et repreneurs d’affaires), ou passer par des médias professionnels spécialisés.

5) Choisissez votre repreneur et entamez les négociations

Le choix du repreneur doit s’opérer de manière différente s’il y a beaucoup, ou peu, de candidats externes qui se présentent : stratégie, timing, critères, etc.

Si aucun candidat ne se présente, il faut alors requestionner chaque étape de son projet, et prendre alors conseil auprès des acteurs du marché de la transmission.

Avant d’entamer les démarches de négociation, il est conseillé de faire signer une lettre d’intention avec le repreneur et de lui faire signer un engagement de confidentialité, même si la confiance entre les deux parties est la clé pour que les négociations aboutissent. Sachez déléguer une partie des négociations aux conseils, tout en restant maître des discussions, et en faisant avancer les choses à un rythme soutenu !

Enfin, ayez bien en tête qu’il existe des leviers de négociation hors du prix : crédit vendeur, prise de participation, trésorerie, etc.

L’appui de votre conseil ou intermédiaire lors de la phase de négociation est fondamental, mais vous devez être présent·e lors de cette phase, pour créer un climat de confiance avec le repreneur. Il ne faut pas que la transmission soit subie, mais soit le fruit d’un partenariat négocié et volontaire entre les parties !

–> En résumé, 7 conseils à retenir :

• Anticipez !
• Faites évaluer votre entreprise avec un regard objectif et professionnel
• Informez, préparez votre entourage dans la confidentialité
• Entourez-vous de professionnels (experts-comptables, avocats, notaires)
• Utilisez les bons canaux
• Analysez plusieurs dossiers de repreneurs en même temps, et ne perdez pas de temps
• Rassurez vos salariés et partenaires

Si ces grandes étapes concernent tous les projets de transmission, certains secteurs d’activités présentent des spécificités.

Vous êtes…

• Agriculteur ? : contactez le réseau Transmission en Agriculture
• Pêcheur ? : contactez le Comité Départemental des Pêches et des Elevages Marins du Finistère
• Conchyliculteur ? : contactez le Comité Régional de la Conchyliculture Bretagne sud

RDV au 1ᵉʳ Forum de la création/reprise/transmission le 29/11 prochain, de 13h à 19h, au Triskell à Pont l’abbé, et retrouvez tous les partenaires en un seul lieu !

Pour aller plus loin, téléchargez les guides ci dessous :

– le Livre Blanc de la Transmission (CMA)

– le Guide Céder son entreprise en Bretagne (CCI)

– le Guide des clés d’une transmission aboutie (Chambre d’Agriculture)