Quel vent vous a porté des plages de Vendée vers celle de la Torche ?

Originaire de Vendée, j’ai grandi avec un père dans le nautisme. Le vrai déclic est venu à 14 ans, quand j’ai choisi une planche à voile plutôt qu’une mobylette. Week-ends sur l’eau, sport-études, puis brevet de moniteur : j’ai commencé par la voile, avant de découvrir le surf à 17 ans et d’enseigner voile, surf et kitesurf à la Tranche-sur-Mer.

Un changement de cap familial m’a conduit en Cornouaille où le nautisme et le milieu maritime sont très ancrés. J’ai adoré.
J’ai rapidement découvert La Torche : un spot fascinant, sans doute l’un des meilleurs de France pour apprendre à surfer grâce à sa plage en pente douce et ses vagues accessibles quelle que soit la marée ou la houle.  J’y ai passé neuf saisons avec l’école de surf de Bretagne avant de reprendre l’école créée par Delphine Prou, partie s’installer au Costa Rica. Son projet collait parfaitement avec mes valeurs : des cours particuliers, des petits groupes, un van pour base, pas de structure lourde. Juste une combinaison, un surf, et en avant ! La place existait déjà, il ne s’agissait pas de créer une école supplémentaire, mais de poursuivre une aventure qui avait du sens.

Quel est l’ADN de la Torche surf coaching ?

Adam et moi sommes complémentaires et partageons une volonté commune : enseigner notre passion de manière plus personnalisée. Il connaît les spots bigoudens comme sa poche, il est à l’aise avec tous les publics. Pour nous, la pédagogie est la priorité. Notre devise : tout le monde peut aller jouer dans l’océan. Je ne cherche pas à pousser vers la performance, mais à semer une graine, accompagner vers la progression, développer la confiance en soi. Le plaisir avant tout : trouver l’équilibre entre s’amuser, profiter des bienfaits de l’océan et progresser. Ce qui me plaît, c’est de mettre les gens à l’aise, qu’ils ressentent l’énergie de l’océan au cœur de la vague. Après tout, on a le plus beau bureau du monde !

Vous avez fait des séniors une spécialité avec les 60^e déferlantes. Comment et pourquoi est né ce projet ?

L’aventure est née grâce à Benjamin Prou, arrivé dans l’équipe pour une reconversion professionnelle avec l’idée de développer un projet sport-santé pour les seniors. Son principe était simple : chacun peut surfer, à tout âge. La première journée a été un succès, et depuis juin 2025, une cinquantaine de séniors, essentiellement des femmes, viennent faire jusqu’à trois sessions de surf par semaine.

La communauté de communes nous a même adressé douze seniors pour un stage dans le cadre de ses ateliers de prévention. Le groupe est vite devenu une communauté : on rit, on partage, on covoiture et surtout, on prend un immense plaisir à être dans l’eau. Les bénéfices vont bien au-delà du sport : se mettre en mouvement, rester en forme, rompre l’isolement, vivre l’instant présent et se sentir bien dans son corps. Pour beaucoup, enfiler la combinaison et surfer ensemble est devenu un beau moment de joie et de complicité. Elles sont devenues de vraies influenceuses !

 Un conseil pour mettre le cap sur le Pays bigouden ?

Il ne faut pas hésiter, il faut se lancer. Accepter la prise de risque, un peu comme on prend une vague : si on ne dépasse pas la ligne pour voir plus loin, on ne saura jamais ce qu’il y a derrière. Il m’a fallu du temps, mais aujourd’hui, je me dis : pourquoi ne l’ai-je pas fait plus tôt ?

Quel lieu continue de vous éblouir ?

Je suis fasciné par l’ensemble du territoire. Le contraste entre Pors Poulhan et Sainte-Marine est incroyable : les lumières changent, l’ambiance évolue constamment, c’est magique en toute saison. Ressentir le pouvoir de l’océan, l’entendre, le sentir en se baladant derrière les dunes de Tronoën, découvrir le port préservé et authentique de Lesconil, les rochers du Goudoul ou l’écrin de Sainte-Marine où tout semble parfaitement à sa place. Pourquoi voyager loin quand on a une telle diversité si près de chez soi ?

Et sinon ?

Dans votre playlist, c’est plutôt Beach boys ou métal ?
De tout ! Je suis assez éclectique, mais j’ai une petite préférence pour le reggae.

Dans la vie, vous êtes plutôt cut-back fluide ou take-off engagé ? 

Plutôt fluide ! J’aime prendre mon temps et me laisser glisser.