De la Suisse à Pont-l’Abbé, l’écart est grand. Pourquoi avez-vous jeté l’ancre ici  ?

Ce projet a toujours trotté dans notre tête. C’était ici et pas ailleurs depuis mon premier stage chez Pierrick Roudot. L’opportunité s’est présentée car il voulait transmettre son affaire. Pour nous, c’était notre chance pour revenir et se rapprocher de la famille.

Pont-l’Abbé, c’est un centre-ville à l’ancienne, vivant, des commerçants indépendants, peu de grandes enseignes et un esprit de solidarité. Ici, on ne court pas après le temps, on le prend ! Les gens ne sont pas pressés, les relations sont simples et authentiques. C’est ce que nous sommes venus chercher !

Qu’est-ce qui vous a mené sur le chemin de l’horlogerie ?

Nous sommes tombés amoureux du métier un peu par hasard. Pierre, à l’occasion d’un stage de découverte chez l’horloger de son village. Moi, je voulais une formation manuelle ou mécanique. Je devais choisir entre pâtisserie et horlogerie.

C’est une activité qui mêle sciences, art et technique. On s’estime chanceux d’exercer un métier-passion quand nous avons une montre entre les mains. Elles ont chacune une histoire. Les clients ont parfois un lien affectif très fort avec cet objet d’art, qui est bien plus qu’un simple bijou. Démonter, décortiquer et faire battre à nouveau le cœur d’une montre nous procure une certaine émotion.

Face à l’immédiateté numérique et des smartphones, on assiste à un retour à l’authenticité, le rapport au temps devient plus prégnant. On répare de plus en plus de montres mécaniques et on adore ça !

Pourquoi avez-vous choisi la reprise d’activité plutôt que la création  ?

Avec la reprise, on conserve un nom, une notoriété, un local, un agencement, une équipe et une clientèle. C’est rassurant.

Le côté humain est très important. On peut compter sur l’expérience des salariés, le partage et la transmission du savoir-faire de notre cédant. Il est présent pour nous guider et tient autant que nous à la pérennité de la maison Roudot à Pont-l’Abbé.

Le plus difficile reste l’obtention des prêts. Les banques sont frileuses à cause de la valeur marchande à assurer. Là encore, nous avons pu compter sur le réseau, l’expérience et les conseils de Pierrick Roudot. Il nous a été d’une aide précieuse.

Quels sont les ingrédients pour une bonne reprise d’entreprise ?

La base, c’est une bonne dose d’anticipation et de réflexion. Il faut bien se renseigner sur les procédures administratives et les aides à mobiliser. Nous avons découvert les méandres des nombreuses embûches administratives. La chambre des métiers nous a bien accompagné et nous avons obtenu un prêt d’honneur.

Ensuite, il faut une pointe de chance, beaucoup d’énergie et de détermination pour affronter ce chemin de croix !L’ingrédient clé, reste sans aucun doute la qualité de la relation et la confiance nouée avec le cédant. Sans lui, le plat manquera de saveur.

Mélangez le tout, laissez reposer, mais pas trop, et savourez chaque bouchée !

Des coups de cœur à partager ?

Bien que nous venions régulièrement rendre visite à la famille de Mathilde à chaque vacance, nous avons encore beaucoup à découvrir dans le Pays bigouden. Notre activité nous laisse peu de temps libre, mais quand nous le pouvons, c’est au pub La Mars, à Pont-l’Abbé que nous soufflons, notamment pour une pause déjeuner. Nous apprécions beaucoup le cadre et l’ambiance chaleureuse de ce lieu.

Pour une balade iodée, le phare d’Eckmühl nous séduit à chaque fois. Peu importe la saison ou les conditions, la tour Eiffel bigoudène fait son effet !

Sinon, vous êtes plutôt chocolat ou caramel au beurre salé ?

Chocolat ! Le caramel, ce n’est pas mon truc. En revanche, le beurre salé, je dis oui même dans ma crêpe chocolat.